Protection sociale : l’IPS dresse un bilan contrasté du quinquennat d’Emmanuel Macron

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Protection sociale : l’IPS dresse un bilan contrasté du quinquennat d’Emmanuel Macron

Alors que la campagne présidentielle débute à peine, l’Institut de la Protection Sociale (IPS) dresse un bilan du quinquennat d’Emmanuel Macron sur le sujet de la protection sociale. S’il met en lumière certaines réussites du gouvernement sortant, à l’instar de la Loi Pacte, le think tank s’inquiète sur la poursuite de la « nationalisation de notre système de protection sociale ».

L’Institut, loin de se contenter d’établir un comparatif entre les mesures annoncées durant la campagne 2017 et les projets réalisés – ou en passe de l’être – par le gouvernement au pouvoir, s’est également penché sur les dispositions qui n’étaient pas annoncées par le candidat Macron mais furent adoptées afin de répondre à une évolution de la situation.

Au terme de ce travail, condensé dans une note pédagogique de 34 pages, l’Institut dresse un bilan contrasté du quinquennat.

Bilan en demi-teinte

Elle n’était pas annoncée dans le programme d’Emmanuel Macron, mais l’IPS est sans appel : la réforme de la retraite supplémentaire et de l’épargne salariale, organisée par la loi Pacte de 2019, constitue pourtant une réussite incontestable de ce quinquennat. La réforme a notamment abouti à la commercialisation des nouveaux plans d’épargne retraite (PER), lesquels ont eu le mérite de relancer la collecte de l’épargne retraite supplémentaire. Un succès à remettre toutefois dans le contexte favorable du surplus d’épargne engendré par la crise sanitaire, tempère l’IPS.

Le think tank tient également à souligner que la plupart des promesses d’Emmanuel Macron, relatives à la protection sociale, ont été tenues. Sur les 23 mesures annoncées lors de la campagne présidentielle, 17 ont été suivi d’effets. Parmi elles, la réduction du coût du travail, l’amélioration du pouvoir d’achat des travailleurs via une baisse de certaines cotisations, ou encore l’augmentation de 100 € du minimum vieillesse et de l’Allocation adulte handicapé (AAH).

Malgré cela, de nombreuses réformes réalisées n’ont pas atteint les objectifs annoncés : la réforme du 100 % santé, visant à proposer aux assurés le remboursement total de certains équipements en optique, prothèses dentaires et aides auditives, déçoit l’Institut en ce qu’elle n’enraye pas le déclin de notre système de santé. L’IPS regrette également les différentes réformes « en trompe-l’œil » en faveur des indépendants.

Quant à la réforme des retraites, qui constituait pourtant « la mère de toutes les réformes » selon la formulation utilisée par le candidat Macron en 2017, elle aura révélé l’impréparation du gouvernement sur ce sujet tempétueux. En effet, l’examen attentif du projet de loi –finalement abandonné à la suite de l’apparition du Covid-19 – aura révélé les lacunes du gouvernement sur de nombreuses mesures techniques, dont certaines n’ont tout simplement pas été chiffrées.

Vers la nationalisation du système de protection sociale

L’analyse des mesures et projets du quinquennat amène l’IPS à constater la poursuite de la nationalisation de notre système de protection sociale, dans le droit-fil du plan Juppé de 1995. À l’époque, Alain Juppé, alors Premier ministre, « avait engagé une rupture décisive de notre modèle de protection sociale en cherchant à écarter du pilotage du système les partenaires sociaux pour les remplacer par l’État » se remémore l’Institut.

Ainsi, durant le quinquennat d’Emmanuel Macron, plusieurs projets cherchant à imposer une nationalisation furent engagés, notamment :

  • Le projet de retraite universelle, lequel écarte les partenaires sociaux de toute compétence réelle dans la gestion des régimes de retraite, alors même qu’ils ont jusqu’alors réussi cette mission avec brio
  • Le transfert du pilotage effectif de l’assurance chômage entre les mains de l’État
  • Le recouvrement des cotisations des caisses de retraite complémentaire par les URSSAF
  • Le projet de grande sécurité sociale, « dont le nom séduisant masque l’étatisation quasi complète de l’assurance maladie»

En conclusion, le think tank s’interroge : « jamais assumée mais toujours plus présente, la nationalisation qui conduit l’État à écarter les partenaires sociaux et le marché des pans entiers de la protection sociale n’est-il pas finalement l’axe fort de ces 5 années ? ».

Source : https://www.previssima.fr

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