Retraite : le COR publie ses « hypothèses économiques de long terme »
Dans un dossier en date du 25 novembre 2021, le Conseil d’orientation des retraites (COR) s’est prononcé sur les hypothèses économiques de long terme sur lesquelles il se base pour réaliser ses projections du système de retraite.
Pour le rapport annuel de 2022, les projections du système de retraite seront ainsi déclinées selon quatre cibles de productivité (0,7 %, 1,0 %, 1,3 %, et 1,6 %), avec un taux de chômage à long terme de 7 %.
Des scénarios basés sur l’avis d’économistes
Ces scénarios sont bâtis à partir d’hypothèses relatives au taux de chômage (d’où découle l’emploi), d’hypothèses d’évolution de long terme de la productivité horaire du travail qui détermine l’évolution de la rémunération horaire du travail, ainsi que sur une hypothèse concernant le partage de la valeur ajoutée et l’évolution du temps de travail.
Ils sont issus d’un processus de réflexion et de discussion associant un large panel d’experts.
En l’occurrence, l’avis de vingt-trois économistes a été recueilli pour déterminer les scénarios (notamment les bornes minimale et maximale) qui leur paraissent les plus pertinents pour projeter l’évolution à long terme du système de retraite.
Des hypothèses économiques ramenées à la baisse
Si les scénarios utilisés jusqu’à présent par le COR variaient de 1 % à 1,8 % pour la croissance de la productivité, les économistes interrogés ont souhaité décaler ces scénarios de croissance vers le bas. Une majorité a ainsi signalé qu’il manquait au moins un scénario de ralentissement plus marqué de la productivité du travail.
Le scénario de 1 %, qui correspond environ à la croissance annuelle moyenne de la productivité depuis la sortie de crise de 2008, serait alors un scénario intermédiaire et non plus un scénario extrême.
Reprenant la thèse des « techno-pessimistes », la majorité des économistes interrogés par le COR estiment en effet que la révolution industrielle promise par les nouvelles technologies n’a pas tenu toutes ses promesses, et que les progrès techniques actuels n’auraient eu qu’un effet limité aux secteurs producteurs d’ordinateurs en soi, de la finance, de la vente de gros et de la distribution et sur une période limitée de dix ans (milieu des années 1990 au milieu des années 2000).
D’autres arguments sont avancés par les économistes prônant des scénarios de plus faible productivité :
- Les incertitudes sur l’impact du vieillissement de la population active ;
- L’impact du changement climatique ;
- Le contexte de désindustrialisation actuel de la France ;
- La tertiarisation de l’économie où les gains de productivité sont plus faibles que dans l’industrie.
Concernant la cible de taux de chômage, une majorité des experts préconise de conserver comme hypothèse centrale un taux de chômage de 7 % à long terme. Les autres économistes préconisent, quant à eux, de retenir un taux de chômage plus élevé comme hypothèse centrale (8 %, soit le niveau actuel estimé du taux de chômage structurel ou 9 %, moyenne des vingt dernières années).
Source : https://www.previssima.fr
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